Intéressé par la Biophysique, vous souhaitez connaître les filières qui vous permettront, avant de parler d’une carrière éventuelle, de vous perfectionner dans ce domaine et d’y acquérir quelques diplômes spécifiques.
Quel que soit le cursus du candidat, un Master 2 de la réforme L.M.D. ou un D.E.A. (d’avant la mise en œuvre de la réforme L.M.D.) est demandé pour toute carrière hospitalo-universitaire de titulaire.
Si vous êtes étudiant en médecine, plusieurs voies s’offrent à vous, qui ne sont pas d’ailleurs exclusives l’une des autres.
1. Examen classant national et spécialité
L’examen classant national (E.C.N.) donne accès au 3 ème cycle spécialisé des études médicales et remplace depuis juin 2004 le concours de l’internat (décret 2004-67). Il s’agit d’une étape essentielle pour les étudiants ayant achevé leur second cycle puisqu’elle leur permettra de choisir leur spécialité (dont la Médecine Générale), et leur ville de formation (arrêtés du 22 septembre 2004).
Les épreuves sont organisées simultanément dans sept villes. Le jury composé de P.U.-P.H. et M.C.U.-P.H., est organisé en trois sous-jurys se réunissant en séminaires de correction d’une semaine chacun. La liste des candidats classés par ordre de mérite est disponible fin Juillet. Le choix des postes se fait par une procédure nationale informatisée (sauf pour les élèves de l’Ecole du Service de Santé des Armées), les candidats ayant reçu lors des épreuves, les codes d’accès leur permettant de se connecter sur le site internet. Il comprend trois périodes :
- Période de pré-choix : tous les étudiants expriment leurs vœux d’affectation par discipline et par subdivision géographique, classés par ordre de priorité décroissante.
- Période de modification de choix : des simulations régulières d’affectation sont faites et permettent aux étudiants de modifier leurs vœux de façon à obtenir la meilleure affectation possible compte tenu de leur rang de classement et des postes disponibles.
- Affectations définitives : elles ne se font qu’après la validation définitive du second cycle. Les étudiants n’ayant pas validé celui-ci seront retirés du choix mi-septembre et les affectations définitives des autres pour le 1 er novembre seront prononcées.
D.E.S. de Médecine Nucléaire (spécialité médicale)
Les inscriptions se font dans l’Université d’affectation, avec l’autorisation des coordonnateurs régional puis interrégional de la formation. La formation théorique se déroule à l’Institut National des Sciences Techniques Nucléaires de Saclay (I.N.S.T.N., voir http://www-instn.cea.fr) et comporte des enseignements des bases fondamentales, des enseignements cliniques spécialisés et des enseignements complémentaires optionnels au choix de l’étudiant.
La validation de l’ensemble du D.E.S. de Médecine Nucléaire est prononcée par un jury interrégional au cours de la dernière année de formation, après validation des enseignements théoriques de l’I.N.S.T.N., des stages hospitaliers par le coordonnateur régional, et la présentation d’un mémoire devant le jury interrégional. Il est habituellement recommandé de donner à la rédaction de ce mémoire la forme d’un article à publier.
La D.G.S.N.R. reconnaît le D.E.S. pour accorder (à ceux qui en font la demande) l’autorisation de détenir et d’utiliser des radio-éléments artificiels à des fins médicales.
Depuis mars 2004 (décret 04-252), la validation d’acquis professionnels permet à des médecins n’ayant pas suivi ce cursus d’envisager leur reconnaissance comme spécialistes de médecine nucléaire. Ils doivent pour cela faire la preuve de leurs acquis antérieurs auprès d’un jury spécifique, suivre les enseignements de l’I.N.S.T.N., satisfaire aux contrôles de connaissances, effectuer l’équivalent de 4 semestres dans des services habilités, et présenter un mémoire devant un jury national. Dans ces conditions, la D.G.S.N.R. accordera son autorisation.
DESC de Radiopharmacie et Radiobiologie (spécialités Biologie Médicale ou Pharmacie)
L’orientation de ce D.E.S.C. est de fait surtout radiopharmaceutique. Comme tous les D.E.S.C., il complète la dernière année du D.E.S. par une année de post-internat.
Les inscriptions se font dans une des universités habilitées de l’interrégion, avec l’autorisation des coordonnateurs régional puis interrégional.
La formation théorique se déroule à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires de Saclay ( http://www-instn.cea.fr ) et comporte quatre unités de valeur. Deux (enseignement de base de physique nucléaire et enseignement de radiobiologie) doivent être acquises pendant l’internat, la validation des deux autres (méthodologie / Radiopharmacie Clinique) en principe lors du post-internat.
A l’issue de l’internat et du post-internat, quatre semestres de stage dans des services habilités doivent avoir été effectués.
La validation du D.E.S.C. est prononcée par un jury interrégional après validation des quatre unités de valeur et des quatre semestres de stage.
Radio-immuno-analyse (spécialités Biologie Médicale ou Pharmaceutique)
Compte tenu de l’orientation prise par le D.E.S.C. précédent, il existe actuellement un manque de formation aux techniques de radio-immuno-analyse. Une solution sous forme d’un Diplôme Universitaire reconnu par la D.G.S.N.R. est à l’étude.
2. Le dispositif L.M.D. : Licence master doctorat
N.B. Les données concernant le cycle précédemment en place (Maîtrise, D.E.A., Doctorat) sont décrites plus loin (2b/). Les dispositions qui y sont exposées concernent des formations en voie d’extinction depuis la mise en œuvre de la réforme L.M.D. mais elles peuvent intéresser des candidats plus anciens.
Ce nouveau système se met en place à l’occasion des rentrées universitaires 2003, 2004 ou 2005 (selon les universités). Il a pour objectif d’harmoniser les cursus et de donner ainsi une plus grande lisibilité des diplômes à l’échelle européenne puisque chaque pays de l’Union Européenne proposera le même schéma d’études.
Il faut noter que le cursus des études médicales proprement dit n’est pas encore actuellement concerné par cette réforme, mais les étudiants en médecine qui souhaitent obtenir des diplômes supplémentaires à caractère scientifique les obtiendront dorénavant dans le cadre de ce nouveau dispositif.
Le système L.M.D. repose sur une organisation semestrielle des études avec un découpage en 3 grades :
- la licence L correspond à un niveau bac + 3, elle est obtenue en 6 semestres sur 3 années (L1, L2, L3)
- le Master M correspond à un niveau bac + 5, il est obtenu en 4 semestres supplémentaires soit 2 années (M1, M2) après la licence
- le doctorat D correspond à un niveau bac + 8.
L’étudiant devra acquérir des crédits européens ECTS (European Credit Transfer System), chaque semestre étant validé par l’obtention de 30 ECTS. Ces crédits ECTS constituent une monnaie d’échange et sont capitalisables et transférables en France et en Europe. La licence L correspond donc à 180 ECTS et le Master à 120 ECTS supplémentaires. Chaque crédit ECTS représente environ 10 heures d’enseignement avec présence effective (cours magistraux, travaux dirigés, travaux pratiques) + 20 heures de travail personnel de l’étudiant. Les stages en laboratoire ou en entreprise sont également comptabilisés en ECTS.
L’organisation pédagogique peut reposer sur des enseignements communs à plusieurs parcours et sur des enseignements plus spécifiques. L’étudiant peut ainsi choisir un parcours adapté à son projet personnel et professionnel, chaque semestre étant consacré à un certain nombre d’Unités d’Enseignement (UE) et chaque UE ayant une valeur définie d’ECTS.
Le domaine relatif à un intitulé de Master est large, il se déclinera en mentions, chaque mention pouvant comprendre plusieurs spécialités.
Exemples de domaines : sciences et technologie, sciences de la vie et de la santé …
Exemples de mentions : physique et applications, ingénierie physique de la santé, biologie intégrative et physiologie …
Exemples de spécialités : neurosciences, physiologie et physiopathologie, biophysique moléculaire et cellulaire, signaux et images en biologie et médecine, capteurs mesures et instrumentation, physique médicale…
Il existe deux types de Master (arrêté du 25 Avril 2002) : le Master professionnel qui constitue une fin d’études et une ouverture vers la vie professionnelle (ex-D.E.S.S.), et le Master recherche qui constitue une initiation à la recherche (ex-D.E.A.) et doit se poursuivre par un doctorat.
La thèse : il s’agit de la Thèse d’Université, différente à la fois de la thèse “d’exercice” en médecine ou pharmacie qui peut en principe être préparée en moins de temps et réclame moins d’efforts), et de la thèse d’Etat, dite “Doctorat ès Sciences” qui demandait plusieurs années d’un travail approfondi et original. Etape également considérée comme intermédiaire, la thèse dite “de troisième cycle” a aussi disparu dans les réformes.
Le choix du laboratoire d’accueil et du Directeur de thèse sera fondamental. En moyenne, cette thèse peut se soutenir après deux à trois ans de travail à temps plein. Une ou deux années supplémentaires sont accordées à ceux qui n’effectuent pas leur thèse à plein temps – ce qui est le cas d’une majorité des médecins. Une thèse de qualité est évidemment d’un poids déterminant dans le cursus de ceux qui désirent faire une carrière hospitalo-universitaire.
L’arrêté du 3 Septembre 1998 établit une charte des thèses (Cf. http://dr.education.fr ) que chaque doctorant doit signer.
Pour les étudiants en médecine se destinant aux carrières hospitalo-universitaires, les règles ne sont pas encore bien définies. Dans la plupart des universités, des équivalences sont envisagées de manière à leur permettre d’intégrer des cursus scientifiques comme par le passé. Une partie des études médicales pourrait être validée sous la forme de 30 crédits ECTS du niveau M1. Les étudiants en médecine qui demanderaient à s’inscrire en M2 devraient alors préalablement valider des UE supplémentaires pour obtenir un M1 complet. Ces UE supplémentaires pourraient être des UE de formation à la recherche, des UE correspondant à d’anciens certificats de M.S.B.M. reconvertis, des UE correspondant à des stages en laboratoire. Le M2, 2nde année du Master sera obtenu, comme le D.E.A. qu’il remplace, par un temps plein (année-recherche ou équivalent) permettant l’acquisition des ECTS nécessaires et un travail de recherche en laboratoire.
2. b. Anciens cycles
MAITRISE DE SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES (M.S.B.M.), DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES (D.E.A.) ET DOCTORAT SCIENTIFIQUE (Thèse d’U.), AUTRES DIPLOMES.
a – Un arrêté du 24 Juin 1987, avait créé une maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales, comportant 3 certificats d’une durée de cent heures chacun. Une maîtrise complète constituait le minimum requis.
b – Le D.E.A. était le point de passage obligé vers une thèse (Thèse d’Université et non d’exercice). Les conditions d’inscription en D.E.A. exigent en général des références prouvant les capacités du candidat à suivre avec profit un enseignement déjà de haut niveau. Le D.E.A. comporte des enseignements théoriques et un stage dans un laboratoire d’accueil choisi généralement parmi ceux labelisés par le Ministère et reconnus dans la maquette du D.E.A.. L’examen final comporte des épreuves écrites, la soutenance d’un mémoire sur un sujet de travail relativement restreint réalisé pendant le stage. Le D.E.A. dure un an en principe.
c – La thèse : il s’agissait de la Thèse d’Université, peu modifiée par les textes actuels.
Enfin, dans ce qui suit, nous évoquons encore quelques sigles correspondant à des cycles d’études aujourd’hui disparus. Outre les doctorats de troisième cycle cités plus haut; a existé aussi un cycle dit “de Biologie Humaine” qui comportait un “Diplôme d’Etudes et de Recherches en Biologie Humaine” (D.E.R.B.H.) équivalent d’un D.E.A. ainsi qu’une “Thèse de Doctorat en Biologie Humaine” classée généralement au même niveau que les thèses de Sciences “ancien régime”. Notons aussi les références possibles aux thèses de “Docteur-Ingénieur”. Tous ces titres doivent naturellement être mis en valeur dans un exposé de titres et travaux.
Si vous n’êtes pas étudiant en médecine, rien ne vous empêche ainsi qu’il était indiqué plus haut, de vous diriger vers la Biophysique où des carrières sont possibles pour les non-médecins. Toutefois, il faut savoir que vous ne pourrez jamais dans une carrière à temps plein hospitalier, diriger un secteur où s’effectuent des “actes médicaux” (on entend par là tout acte impliquant la présence d’un malade et une intervention directe sur lui, telle que des injections, une pose d’électrodes, un prélèvement de sang ou de tissus, etc.). Mais vous pourrez travailler par exemple dans tout autre domaine, comme les applications à la biologie des radionucléides, ou le traitement d’image.
Enfin, un dernier diplôme, l’Habilitation à Diriger des Recherches, indispensable à un candidat P.U. est analysé plus loin (cf. V.1.)